
Guide pratique en gestion de patrimoine
Fiscalité des placements financiers : ce qu’il faut savoir avant d’investir

Entre flat tax, exonérations et niches fiscales, la fiscalité peut transformer un bon placement en un mauvais choix… et inversement. Voici un guide complet pour mieux comprendre la fiscalité de vos placements financiers en France.
La flat tax : une imposition forfaitaire sur les revenus du capital
Depuis 2018, les revenus de la plupart des placements financiers (intérêts, dividendes, plus-values) sont soumis à la flat tax, ou prélèvement forfaitaire unique (PFU).
Ce prélèvement est de 30 %, réparti ainsi :
12,8 % d’impôt sur le revenu.
17,2 % de prélèvements sociaux (CSG, CRDS…)
Il est parfois possible d’opter pour l’imposition au barème progressif si cela est plus avantageux, notamment pour les foyers faiblement imposés. Utilisez votre taux marginal d’imposition pour faire le bon choix, mais attention, cette option et est globale.
Le PEA et le PEA PME : pour investir en actions tout en optimisant sa fiscalité
Le Plan d’Épargne en Actions (PEA) permet d’investir en actions européennes dans un cadre fiscal avantageux :
Pas d’impôt sur les gains après 5 ans de détention, seuls les prélèvements sociaux (17,2 %) s’appliquent.
Les versements sont plafonnés à 150 000 € pour un PEA classique, 225 000 € en cumul avec un PEA PME, qui cible les petites et moyennes entreprises.
A savoir : il existe des fonds permettant d’investir dans d’autres classes d’actifs, moins risquées, tout en restant éligible au PEA.
Les livrets réglementés : peu rémunérateurs, mais totalement défiscalisés
Voici les principaux livrets exonérés d’impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux :
Livret A : 2.4 % net d’impôt depuis le 1er janvier 2025, plafond de 22 950 €.
LDDS (Livret de développement durable et solidaire) : 2.4 %, plafond 12 000 €.
LEP (Livret d’épargne populaire) : 3.5 % pour les revenus modestes (22 823€ pour un célibataire par exemple), plafond 10 000 €
Livret Jeune : réservé aux 12-25 ans, taux fixé par les banques (souvent > 3 %), plafond 1 600 €
PEL (Plan épargne logement) : la fiscalité dépend de la date d’ouverture. 1.75% pour les plans ouverts à partir du 1er janvier 2025.
Ces livrets sont sûrs, liquides, mais souvent moins rémunérateurs que l’inflation ou d’autres placements, sauf le LEP.
L’assurance-vie : la fiscalité intelligente du long terme
L’assurance-vie reste un placement fiscalement avantageux à plusieurs titres :
Pas d’impôt en l’absence de retrait.
En cas de retrait :
Avant 8 ans : flat tax de 30 %.
Après 8 ans : abattement annuel de 4 600 € (9 200 € pour un couple) sur les gains, puis taxation à 24,7 % (7,5 % + 17,2 %) dans la limite de 150 000 € investis.
Transmission : exonération partielle ou totale selon les montants et la date de souscription (ex. abattement de 152 500 € par bénéficiaire pour les primes versées avant 70 ans).
L’assurance-vie est un outil patrimonial très souple, souvent utilisé pour la gestion de long terme et la préparation successorale.
Les dispositifs fiscaux incitatifs : FCPI, PER, PEE…
Certains placements visent à orienter l’épargne vers des secteurs stratégiques ou à favoriser la préparation de la retraite. Ils offrent des avantages fiscaux en contrepartie d’un blocage temporaire ou d’un risque accru.
FCPI / FIP : réduction d’impôt de 18 % à 25 % du montant investi, sous conditions de conservation de 5 ans minimum.
PER individuel (Plan Épargne Retraite) :
Déductibilité des versements du revenu imposable (plafond annuel).
Sortie possible en capital ou en rente, avec une fiscalité au moment de la liquidation.
PEE / PERCO / PERECO : plans d’épargne entreprise, avec exonérations d’impôt sur les gains si les sommes sont bloquées 5 ans.
Conclusion : bien choisir ses placements, c’est aussi bien connaître leur fiscalité
La fiscalité, et notamment le moment où elle s’applique, n’est pas un détail : elle peut amputer le rendement d’un placement ou au contraire le sublimer (car tant qu’aucune fiscalité n’est prélevée, une somme d’argent plus importante continue à se rentabiliser).
Entre exonération, imposition forfaitaire, abattements et niches fiscales, chaque produit a sa logique propre. Pour une stratégie patrimoniale efficace, il faut combiner performance, durée, fiscalité et objectifs personnels.
Un conseiller en gestion de patrimoine vous aide à arbitrer entre ces paramètres pour construire une stratégie sur-mesure.