Stratégies d’investissements

Contexte économique global en 2025

À quoi ressemble l’environnement économique et financier de ce début d’année 2025 ?

Nous sortons d’une décennie marquée par des bouleversements sans précédent : des politiques monétaires ultra-accommodantes, une pandémie mondiale, une inflation brutale, puis un resserrement aussi rapide qu’inédit. À cela se sont ajoutées des tensions géopolitiques persistantes : guerre en Ukraine, rivalité sino-américaine autour de Taïwan, instabilité au Moyen-Orient...

Les prévisions de croissance mondiale pour 2025 s’annonçaient modestes : l’économie américaine ralentit, la Chine peine à stimuler sa demande domestique malgré le soutien des pouvoirs publics, et l’Europe reste freinée par des facteurs structurels (même si l’abandon de l’orthodoxie budgétaire allemande et l’augmentation des budgets de défense lui donnent un certain élan).

Cependant, depuis début avril, l’économie mondiale fait face à des bouleversements majeurs initiés par la nouvelle administration américaine. Sa volonté de restaurer la compétitivité des États-Unis par de massives hausses de droits de douane et la fin de la politique du dollar fort se fait au prix d’un probable effondrement du commerce mondial et d’une reprise de l’inflation. Le tout dans un climat d’incertitude extrême qui ne facilite ni la consommation discrétionnaire, ni les décisions d’investissement. Le traditionnel soutien de Donald Trump aux marchés financiers a conduit beaucoup d’acteurs à sous-estimer l’impact de cette politique commerciale protectionniste, pourtant annoncée dès l’été 2024 par son équipe de campagne.

Le rôle des banques centrales sera crucial face aux difficultés qui attendent l’économie et les marchés. Parallèlement, les tensions géopolitiques multiples et persistantes viennent nourrir un terreau historique propice à la montée du populisme, souvent prélude à des conflits économiques et même militaires.

Dans ce contexte, la prudence s’impose. Il est également indispensable de bien comprendre l’environnement, car certains actifs traditionnellement défensifs, comme les bons du Trésor américains ou le dollar, pourraient ne plus jouer leur rôle habituel. De même, la récente corrélation entre les cryptomonnaies et les actifs risqués relativise le rôle de ces investissements alternatifs face au risque de dislocation des marchés plus traditionnels.

En résumé, 2025 s’ouvre sur des transformations économiques majeures et des incertitudes accrues. Une stratégie d’investissement diversifiée, flexible et adaptée au profil de risque de chaque investisseur est essentielle pour naviguer dans ce paysage complexe.

Les Actions

Parmi les grandes classes d’actifs traditionnelles, les actions sont historiquement les plus performantes sur le long terme. Elles constituent le moteur de croissance des portefeuilles et représentent un pilier incontournable d’une stratégie patrimoniale diversifiée.

Toutefois, une diversification ne signifie pas une allocation aveugle. Les valorisations atteintes sur certains segments fin 2024 (typiquement les grandes valeurs technologiques américaines) étaient devenues alarmantes, tandis que des placements sur des obligations privées rémunéraient généreusement des positions d’attente. De tels exagérations donnent tout leur sens à une allocation dynamique.

La volatilité inhérente aux actions impose une gestion raisonnée, notamment dans un contexte incertain comme 2025. Il existe une grande diversité de moyens d’investir en actions : taille de capitalisation, zone géographique, secteur, style…permettant aux meilleurs gérants de générer de la valeur ajoutée.

L’exposition aux actions doit être calibrée en fonction du profil de l’investisseur. Une diversification géographique est essentielle pour limiter les risques spécifiques et réduire la volatilité globale du portefeuille. Ainsi, les zones offrent en 2025 des profils assez contrastés :

  • États-Unis : Le marché américain est traditionnellement une zone refuge grâce à une croissance autonome et résiliente. Cependant, cette année il présente des risques importants en raison de l’inflation importée générée par les nouveaux droits de douane et l’incertitude provoquée par les décrets présidentiels.

  • Europe : À l’opposé, l’Europe affiche des multiples de valorisation plus raisonnables et bénéficie d’un redressement cyclique, favorisé par la fin de l’austérité budgétaire allemande.

  • Marchés émergents : Emmenés par la Chine et l’Inde, les émergents connaissent un regain d’intérêt grâce à des politiques monétaires plus souples et à des valorisations attractives. Ils restent toutefois volatils, notamment du fait de la part importante d’actionnaires étrangers, ce qui accentue leur sensibilité aux flux de capitaux.

Dans un marché de plus en plus hétérogène, la sélection active retrouve tout son sens. Une forte rotation des thématiques boursières est à l’œuvre. Si les stratégies de qualité et de croissance durable doivent constituer le socle du portefeuille actions, des thèmes plus cycliques, décotés (“value”) ou de rendement peuvent être utilisés de façon tactique pour capter la volatilité des marchés.

Les Actions Américaines

Les actions américaines demeurent au cœur de nombreux portefeuilles d’investissement en raison de leur grande liquidité, de la profondeur du marché, de l’innovation continue des entreprises américaines et de leur résilience. Cependant, la forte concentration des indices américains (quelques très grandes capitalisations dominant le marché) soulève de nouveaux enjeux de gestion et redonne de l’importance à la sélection de gérants capables de s’en affranchir.

Les entreprises américaines affichent des bilans solides et un leadership technologique éprouvé. Mais pourront-elles continuer à s’appuyer sur un consommateur domestique dynamique et confiant ? Le retour de l’inflation, vraisemblablement renforcée par les droits de douane imposés par l’administration américaine, pèsera sur le consommateur, qui représente de loin la première source de croissance du PIB outre-Atlantique. L’incertitude induite par les nouvelles orientations politiques impactera nécessairement la confiance des ménages et les décisions d’investissement des entreprises.

Dans ce contexte, les décisions de la Réserve Fédérale seront scrutées de près : la Fed devra arbitrer entre soutenir la croissance ou lutter contre l’inflation, un dilemme qui conditionnera l’évolution des marchés américains en 2025.

Les Actions Émergentes

La Chine, l’Inde, le Brésil, le Mexique ou encore l’Indonésie offrent un fort potentiel de croissance à long terme, mais au prix d’une volatilité élevée et d’une dépendance aux flux de capitaux internationaux. Les marchés actions émergents ont connu des phases de surperformance spectaculaires par le passé, suivies de longues périodes de déception. Les performances y sont très hétérogènes selon les régions et en fonction des cycles des matières premières.

En 2025, après une longue période de sous-performance relative par rapport aux marchés développés, les actions émergentes retrouvent une dynamique favorable. Néanmoins, compte tenu des nouvelles négociations bilatérales tendues avec les États-Unis, la sélection des zones géographiques et des secteurs les plus porteurs sera déterminante, plaidant ici aussi pour une gestion active.

 

Les Actions Européennes

Les actions européennes permettent d’investir dans des secteurs variés (industrie, luxe, énergie, banque, santé, défense, etc.) et présentent un biais “value” (valorisations attractives) plus marqué que leurs homologues américaines. En 2025, elles suscitent de nouveau l’intérêt dans un contexte de réindustrialisation du continent, de relance budgétaire et de normalisation des politiques monétaires.

Cependant, il faut relativiser cet engouement : les actions européennes ont presque toujours affiché des valorisations inférieures à celles du marché américain. Si à court terme l’Europe présente un profil plus défensif, sur le long terme elle demeure l’une des zones développées les moins dynamiques, sans oublier des risques politiques propres (montée des extrêmes, fragilités institutionnelles dans certains pays…).

Les secteurs

Certains secteurs économiques sont au cœur des tendances de marché, avec des comportements très différenciés face au contexte actuel. Voici un tour d’horizon de quelques secteurs clés.

 

Le secteur technologique

Le secteur technologique est depuis plus de deux décennies l’un des moteurs structurels de la croissance des marchés actions. Il regroupe des segments variés : logiciels, semi-conducteurs, cybersécurité, cloud, intelligence artificielle, hardware… En 2025, la tech continue de polariser l’attention des investisseurs, partagée entre d’immenses opportunités d’innovation et des niveaux de valorisation exigeants.

Ce secteur a offert ces dernières années les meilleures performances, porté par la digitalisation de l’économie, la baisse continue des coûts technologiques et l’adoption massive des outils numériques par les particuliers comme par les entreprises. Cependant, qui dit mégatendance dit souvent valorisations élevées et forte volatilité. Gérer le timing d’investissement y est très délicat : les véritables points d’entrée ont été rares par le passé, et prendre ses profits nécessite d’être attentifs aux niveaux de valorisations.

 

Le Secteur de la Santé

Le secteur de la santé constitue une composante à la fois défensive et structurelle des portefeuilles. Il englobe les laboratoires pharmaceutiques, les biotechnologies, les équipements médicaux, les services de santé et les technologies appliquées à la médecine. En 2025, il continue de bénéficier de tendances de fond puissantes, tout en s’adaptant aux défis post-Covid, aux contraintes budgétaires des systèmes publics de santé et aux ruptures technologiques.

Historiquement, la santé a surperformé les indices boursiers globaux avec une volatilité plus faible. La stabilité des flux de revenus, l’innovation thérapeutique continue et la croissance démographique expliquent cette robustesse structurelle. En 2025, le secteur est porté par le vieillissement accéléré des populations dans les pays développés, la hausse de la consommation de soins dans les pays émergents, et de nouvelles innovations.

Toutefois, il fait face à des défis : pression sur les budgets publics et contraintes réglementaires croissantes sur le prix des traitements. Par ailleurs, si les petites valeurs biotechnologiques font rêver par leur potentiel, elles sont très volatiles et les échecs de développement y sont fréquents. À l’inverse, les entreprises d’équipements médicaux, qui apportent des innovations techniques éprouvées, ont affiché historiquement un profil boursier plus régulier et porteur.

 

Le Secteur du Luxe

Le secteur du luxe est emblématique de la croissance mondiale tirée par les consommateurs à hauts revenus et les classes moyennes émergentes. Après une décennie d’expansion géographique des grandes marques et d’élévation du niveau de vie dans les pays émergents, le luxe subit ces dernières années le ralentissement de la mondialisation, l’inflation et la baisse de pouvoir d’achat dans certaines économies.

Les marques de luxe les plus puissantes parviennent généralement à préserver leur capacité à augmenter leurs prix pour compenser la hausse des coûts salariaux, logistiques ou les nouveaux tarifs douaniers imposés par les États-Unis. Cependant, la baisse récente des valorisations du secteur est justifiée par le ralentissement de la croissance des bénéfices. Il faudra sans doute du temps au secteur pour retrouver ses plus hauts niveaux de valorisation.

 

Le Secteur de la Défense

Longtemps marginalisé par les flux d’investissement ESG (environnement, social, gouvernance), le secteur de la défense retrouve une place stratégique dans les portefeuilles depuis le retour de fortes tensions géopolitiques. Il inclut l’industrie de l’armement, les systèmes de défense, la cybersécurité à usage militaire, les satellites, ainsi que les services aux gouvernements.

Historiquement, les grands groupes de défense ont, surtout aux États-Unis, généré des rendements boursiers solides, avec une faible volatilité relative. Leurs revenus sont souvent garantis par des contrats gouvernementaux pluriannuels, ce qui leur confère une certaine visibilité, y compris en période de récession. En 2025, l’effort de reconstitution des capacités militaires en Europe soutient fortement la demande dans ce secteur. Cela s’accompagne toutefois d’un débat de société sur l’acceptabilité de ces investissements, qu’ils soient industriels ou financiers, dans une optique ESG.

 

Le Secteur de l'Énergie

Le secteur de l’énergie regroupe à la fois les producteurs d’hydrocarbures, les services parapétroliers, les énergéticiens intégrés, ainsi que les opérateurs d’énergies renouvelables. En 2025, ce secteur se situe au croisement de deux dynamiques opposées : d’un côté, une demande encore persistante en énergies fossiles ; de l’autre, une accélération de la transition vers des modèles bas carbone.

Sur le long terme, les performances des valeurs énergétiques sont très sensibles au prix du baril de pétrole et aux investissements dans les nouvelles énergies. En 2025, le secteur évolue dans un contexte de prix du pétrole relativement stabilisé et moins volatile, d’investissements massifs dans la sécurité énergétique (gaz naturel, nucléaire), du développement des énergies renouvelables et de la décarbonation industrielle, et d’une réglementation environnementale de plus en plus stricte.

Les grands groupes pétroliers et gaziers poursuivent leur diversification dans les énergies propres (hydrogène, stockage d’énergie, solaire, éolien offshore, etc.) tout en maintenant des niveaux de rentabilité élevés grâce aux activités fossiles traditionnelles. Le secteur offre ainsi un profil hybride, combinant des acteurs à rendement attractif (dividendes élevés) et d’autres en forte croissance liés à la transition énergétique.

Les Mégatendances

Les mégatendances sont de grandes dynamiques de transformation structurelle de l’économie, des modes de vie et des comportements de consommation. Elles transcendent les cycles économiques traditionnels et influencent durablement la création de valeur pour les entreprises et les investisseurs. Avec la multiplication des fonds et ETF thématiques, les mégatendances sont devenues un pilier incontournable des stratégies d’investissement à long terme.

Parmi les principales mégatendances à l’œuvre, on peut citer :

  • Le vieillissement démographique et l’allongement de la durée de vie, le développement du secteur de la santé et des services aux seniors.

  • La transition énergétique et la lutte contre le changement climatique, englobant les énergies renouvelables, l’hydrogène, l’économie circulaire, etc.

  • La révolution technologique, intelligence artificielle, cybersécurité, robotique, cloud, semi-conducteurs… qui transforment la plupart des secteurs.

  • L’urbanisation et les infrastructures durables, mobilité douce, habitat connecté, villes intelligentes… pour accompagner l’essor des mégalopoles.

  • La montée des classes moyennes dans les pays émergents qui stimule la consommation, l’éducation, la santé dans ces régions.

  • L’économie digitale et les nouveaux modes de consommation, le e-commerce, les paiements dématérialisés, les marques nées du numérique…

Ces segments permettent de capter une croissance structurelle moins corrélée aux cycles macroéconomiques classiques, tout en donnant du sens à l’investissement (impact sociétal, ESG, investissement durable…). Les entreprises bien positionnées sur ces tendances sont souvent des leaders sectoriels, des acteurs de niche très innovants, ou des challengers en hyper-croissance.

La difficulté pour l’investisseur est de détecter les bulles potentielles que peuvent engendrer ces engouements thématiques. En Bourse, comme souvent, il faut se méfier des évidences : il est parfois difficile pour un particulier d’avoir conscience des niveaux de valorisation atteints dans ces segments en vogue. Une approche prudente et informée est donc nécessaire pour profiter des mégatendances sans succomber aux excès d’optimisme.

La Gestion Active et passive

La gestion active consiste, pour un gérant, à sélectionner de manière discrétionnaire des titres (actions, obligations…) ou à moduler l’allocation d’actifs dans le but de battre un indice de référence ou de maximiser le rendement ajusté au risque.

Depuis quelques années, la gestion passive (réplication d’indices via des trackers ETF à moindre coût) a légitimement pris de l’ampleur, en partie parce qu’il est difficile pour de nombreux gérants actifs de surperformer leur indice de référence une fois les frais déduits. C’est particulièrement vrai sur les grands indices boursiers, paradoxalement car l’univers de titres y est très large et offre a priori de nombreuses opportunités de « stock-picking ». Cependant, la culture du benchmark (gestion très collée à l’indice de référence) a largement bridé le stock-picking dans les grandes sociétés de gestion traditionnelles (souvent filiales de grandes banques), laissant peu de place à une gestion de conviction. En réaction, des « boutiques » de gestion indépendantes se sont développées, offrant plus de liberté d’investissement et, potentiellement, plus de valeur ajoutée.

L’industrie de la gestion d’actifs a également innové en lançant des fonds centrés sur des thèmes ou tendances spécifiques, permettant à l’investisseur de cibler un segment particulier (technologie, value, climat, etc.). Cette granularité redonne du sens à la gestion active et peut être source de performance… à condition de ne pas multiplier les thèmes au point de reconstituer involontairement la performance d’un indice général, moins les frais de gestion !

En 2025, le contexte de marché redonne un avantage relatif à la gestion active. Dans un monde plus incertain, fragmenté et hétérogène, et face à la concentration extrême des grands indices atteinte en début d’année, pouvoir s’écarter du benchmark est un atout. L’idéal est sans doute de combiner une gestion passive sur les marchés très efficients (grands indices largement suivis) avec une gestion active sur les zones plus complexes, les thématiques de rupture ou pendant les périodes de transition.

Bien entendu, toutes les gestions actives ne se valent pas et le choix est crucial car il existe une forte dispersion de résultats entre gérants.

Styles d’Investissement : Croissance vs. Value

En gestion actions, deux grands styles d’investissement coexistent : growth (croissance) et value (décote). Le style croissance mise sur les entreprises à fort potentiel de développement des bénéfices, tandis que le style value privilégie les entreprises dont le cours boursier paraît sous-évalué au regard de leurs fondamentaux.

Les valeurs de croissance sont généralement des entreprises innovantes, offrant une forte visibilité sur leur activité (par exemple dans la technologie ou la santé), avec des ratios de valorisation élevés. Les valeurs value sont souvent des entreprises matures ou cycliques, délaissées par le marché. Le travail du gérant value consiste à évaluer si cette décote est justifiée ou excessive, et le potentiel d’appréciation du titre en fonction du cycle économique ou des améliorations possibles des fondamentaux de l’entreprise.

Historiquement, ces deux styles connaissent des cycles de surperformance alternés, chacun pouvant dominer l’autre pendant plusieurs années en fonction du contexte économique. De façon schématique, le style croissance tend à surperformer en période de croissance économique modérée et de taux d’intérêt bas (des taux d’actualisation faibles augmentent la valeur actuelle des flux futurs, ce qui favorise les actions de croissance). En revanche, le style value surperforme typiquement en sortie de crise, lors des accélérations cycliques ou pendant les phases prolongées de hausse des taux d’intérêt.

En ce début 2025, on observe une rotation : le style croissance, qui avait été porté à des sommets par l’innovation, s’essoufflait face à des valorisations devenues très exigeantes. Parallèlement, le style value bénéficiait de la hausse des taux d’intérêt réels (taux nominaux diminués de l’inflation), d’une stabilisation macroéconomique et d’un regain d’intérêt pour les secteurs cycliques. En Europe, l’écart de performance au profit des valeurs value a même atteint 9 points sur la période récente. Ce basculement rappelle l’importance de ne pas négliger les actions décotées après une longue domination des valeurs de croissance.

L’investissement ESG

L’ESG (Environnement, Social, Gouvernance) est désormais un pilier de l’investissement responsable. Il s’agit d’intégrer des critères extra-financiers dans les décisions d’allocation de capital afin de concilier performance économique, impact sociétal et gestion durable des risques.

Depuis les années 2010, l’ESG s’est imposé massivement sous l’effet de plusieurs forces : des labels spécialisés (tels que le label ISR pour Investissement Socialement Responsable en France, le label Greenfin, ou les catégories européennes SFDR articles 8 et 9), des pressions réglementaires (directive CSRD sur le reporting de durabilité, taxonomie verte européenne…), et une demande sociétale croissante des épargnants et investisseurs.

Parfois perçu initialement comme une contrainte risquant de brider la performance, l’intégration des critères ESG a au contraire démontré sa valeur ajoutée. En effet, l’ESG induit un biais favorable vers les sociétés aux fondamentaux les plus solides (meilleure gouvernance, gestion des risques affinée), qui tend à améliorer le couple rendement/risque. De plus, les fonds ESG ont bénéficié d’une collecte de capitaux soutenue, ce qui a pu également favoriser leur performance relative.

Il est important de noter que l’ESG n’est pas une classe d’actifs distincte, mais un filtre transversal applicable à toutes les classes d’actifs et qui représente une évolution durable des pratiques financières. Certains fonds dits “à impact” (visant un objectif climatique ou social mesurable) permettent d’aller encore plus loin en donnant du sens à ses investissements. Dans tous les cas, intégrer l’ESG revient à enrichir la prise de décision d’investissement en y ajoutant des considérations de long terme qui peuvent réduire les risques et saisir de nouvelles opportunités.

Les obligations

Les obligations représentent la principale classe d’actifs à revenu fixe. Elles couvrent un spectre large allant des emprunts d’État aux dettes d’entreprise, en passant par des titres hybrides comme les obligations convertibles, ou encore la dette des pays émergents. Après une décennie de taux extrêmement bas, la phase d’inflation post-Covid a entraîné un net rebond des taux. En conséquence, les obligations ont retrouvé un attrait certain à partir de 2022-2023, avec des rendements nominaux redevenus significatifs et une fonction défensive restaurée au sein des portefeuilles diversifiés.

Les obligations sont généralement émises avec des caractéristiques fixes (un taux coupon et une échéance de remboursement du capital). Cela signifie que toute variation des taux d’intérêt exigés par les investisseurs va impacter le prix de l’obligation sur le marché secondaire. Concrètement, une hausse des taux fait mécaniquement baisser le cours d’une obligation existante, de sorte que son rendement à l’achat augmente (puisque les flux futurs de coupons et le remboursement final, eux, restent inchangés). À l’inverse, une baisse des taux fera monter le prix de l’obligation et baisser le rendement pour un nouvel acquéreur.

En théorie, plus l’échéance de remboursement est lointaine, plus le rendement initial exigé est élevé, et plus le prix de l’obligation sera sensible à une variation de taux. Cependant, cette règle se vérifie peu dans la période actuelle : la courbe des taux est relativement plate, signifiant qu’acheter une obligation très long terme n’apporte qu’un surcroît de rendement modeste, en échange d’un risque de taux nettement plus élevé. Le couple rendement/risque est donc plus intéressant sur des échéances de moyen terme que sur le très long terme dans le contexte actuel.

 

Les obligations High Yield

Les obligations à haut rendement (dites High Yield) sont des titres émis par des entreprises dont la notation de crédit est inférieure à celle des emprunteurs les mieux notés (en dessous de la catégorie Investment Grade). Pour compenser un risque de défaut plus élevé, ces obligations offrent des taux d’intérêt plus élevés. Le high yield est une classe d’actifs cyclique, très sensible à la conjoncture économique, et particulièrement surveillée en période d’incertitude (car c’est souvent là que se manifestent les premières tensions en cas de crise).

Ce segment a toutefois évolué ces dernières années : le profil moyen des émetteurs high yield s’est un peu renforcé, les entreprises les plus fragiles ayant plus recours aux financements bancaires qu’au marché obligataire. Les rendements offerts par les obligations high yield redeviennent attractifs, même sur des durées moyennes de 3 à 5 ans, rendant le couple rendement/risque intéressant comparé au marché actions.

Des fonds obligataires de gestion flexible permettent de déléguer le choix de la duration (la sensibilité à la variation des taux via la maturité moyenne des obligations), l’exposition au crédit et la sélection des émetteurs, afin de piloter au mieux ce segment complexe.

 

Les fonds datés

Les fonds datés (aussi appelés fonds obligataires à échéance) sont des instruments qui offrent un rendement connu à l’avance si l’investisseur les conserve jusqu’à leur échéance prédéfinie. Techniquement, il s’agit de portefeuilles d’obligations détenues jusqu’à leur maturité, ce qui permet de capturer le portage (le rendement courant) sans être exposé aux mouvements de taux au-delà de la durée du fonds. En 2025, avec des spreads de crédit (primes en fonction de l’émetteur privé) encore généreux, ces véhicules retrouvent toute leur pertinence. Le risque majeur d’une telle stratégie reste le défaut d’un (ou plusieurs) émetteur(s) au sein du portefeuille, impactant le rendement final.

Ces fonds ont l’avantage d’être généralement liquides (il est possible de racheter ses parts avant l’échéance) et d’offrir une bonne visibilité sur le rendement. Il peut d’ailleurs être opportun de ne pas forcément conserver ses parts jusqu’à l’échéance du fonds dans la mesure où un fonds obligataire à échéance 1 an procurera une performance annuelle plus faible qu’un fonds à échéance 5 ans. Ainsi, sortir avant l’échéance peut permettre de réallouer sur de nouvelles opportunités plus rémunératrices.

Les fonds datés conviennent aux investisseurs souhaitant plus de visibilité que les fonds obligataires à duration variable, avec un horizon d’investissement clair. Néanmoins, une sélection rigoureuse est nécessaire : qualité des émetteurs et diversification du portefeuille doivent permettre de limiter les écueils.

 

Les obligations convertibles

Les obligations convertibles sont une classe d’actifs hybride trop peu utilisée par les émetteurs comme par les investisseurs. C’est un marché de niche, assez étroit et confidentiel, mais dont la complexité technique en fait une source de valeur intéressante pour des gérants spécialisés capables d’en tirer parti.

Une obligation convertible combine les caractéristiques d’une obligation classique (un coupon régulier et un remboursement à l’échéance) avec une option de conversion en actions. L’investisseur a ainsi l’opportunité, sous certaines conditions, de convertir son obligation en un nombre prédéfini d’actions de la société émettrice. Cela permet de participer partiellement à la hausse des marchés actions, tout en conservant une base obligataire protectrice (le capital obligataire restant prioritaire en cas de difficulté).

Dans des contextes de marchés actions clairement orientés à la hausse, les obligations convertibles délivrent des performances intermédiaires entre celles des actions et des obligations. Elles offrent ainsi un couple rendement/risque attractif. En revanche, dans un marché boursier sans tendance marquée, les convertibles peuvent offrir des rendements supérieurs aux obligations classiques et surtout aux actions grâce à leur convexité : lorsque l’action sous-jacente monte, la faculté de conversion confère à l’obligation une valeur croissante (elle se comporte davantage comme l’action) ; mais si l’action chute, l’obligation convertible tend à se comporter comme une obligation classique et son prix se replie vers une valeur plancher, relativement insensible à la poursuite de la baisse de l’action. Autrement dit, un portefeuille diversifié de convertibles exposé à la fois à des actions en hausse et en baisse pourra tout de même dégager une performance positive, alors qu’un portefeuille d’actions équivalent aurait une performance proche de zéro. La convexité (accélération  à la baisse, mais effet amortisseur à la baisse) joue en faveur des convertibles.

Étant donné le gisement d’émission assez étroit et la faible liquidité qui a pu pénaliser les convertibles lors de crises précédentes, il est généralement préférable d’opter pour des fonds spécialisés investissant globalement (Europe et monde) afin de bien diversifier ce segment. En 2025, les obligations convertibles européennes et mondiales offrent un point d’entrée intéressant pour s’exposer prudemment aux marchés actions.

En conclusion, les obligations convertibles méritent une place dans les portefeuilles équilibrés en tant qu’actifs hybrides. Elles sont particulièrement adaptées aux phases d’incertitude, où l’on souhaite une exposition modérée aux actions sans en assumer pleinement le risque. Il faut toutefois accepter les turbulences liées à leur moindre liquidité en cas de stress important sur les marchés financiers.

 

La dette émergente

La dette émergente regroupe les obligations émises par les gouvernements et les entreprises des pays en développement. Ces obligations peuvent être libellées en devises fortes (dollar, euro) ou en devises locales. La dette émergente offre généralement un portage élevé (des taux d’intérêt supérieurs à ceux des pays développés) ainsi qu’une prime de risque géopolitique et macroéconomique. Elle procure aussi souvent une exposition indirecte aux matières premières pour les pays qui en exportent. Sa volatilité est supérieure à celle des obligations Investment Grade des pays développés, mais reste inférieure à celle des actions des mêmes zones.

En 2025, la dette émergente bénéficie de taux d’intérêt intérieurs élevés dans plusieurs pays et d’une inflation mieux maîtrisée sur certains marchés locaux. On peut appréhender cette classe d’actifs à mi-chemin entre l’obligataire classique et les actions : elle offre une espérance de rendement peut-être plus faible que les actions, mais pour un risque moindre.

Traditionnellement, les pays émergents les mieux notés empruntent dans leur devise locale, tandis que les émetteurs plus risqués doivent emprunter en devise forte pour attirer les investisseurs. La dette émergente en monnaie locale offre souvent des rendements plus élevés et reflète mieux les dynamiques économiques domestiques, mais elle est aussi plus volatile.

En 2025, cette sous-classe d’obligations retrouve de l’attrait dans un contexte de stabilisation monétaire et de retour d’une prime de change significative. L’évolution du taux de change local face à l’euro ou au dollar peut être un levier de performance en phase de croissance mondiale, mais aussi une source de contre-performance en cas de choc local. Historiquement, la dette en devises locales est plus volatile que la dette émergente en devises fortes, mais potentiellement plus rémunératrice sur longue période.

Plusieurs facteurs soutiennent la dette émergente locale en 2025 :

  • Des taux directeurs toujours élevés dans plusieurs grands pays émergents dans un contexte d’inflation en recul dans certains pays.

  • Un désendettement relatif des États de ces pays par rapport aux niveaux d’endettement des pays développés.

  • Des monnaies locales sous-évaluées après une décennie de baisse et une volonté affichée des Etats-Unis de déprécier le.

Les fonds spécialisés sur la dette émergente permettent de bénéficier d’une sélection géographique pointue, d’une gestion dynamique du risque de change et d’une diversification indispensable pour lisser les chocs idiosyncratiques.

La gestion diversifiée

La gestion diversifiée consiste à allouer le capital entre plusieurs classes d’actifs (actions, obligations, immobilier, monétaire, actifs alternatifs) afin d’optimiser le couple rendement/risque dans le temps. Elle repose sur des arbitrages dynamiques en fonction des cycles économiques et financiers.

L’idée est de répartir les risques entre différentes sources de rendement et de s’adapter aux évolutions macroéconomiques et géopolitiques. Aucune classe d’actif n’étant gagnante en permanence, la diversification devient une nécessité pour amortir les chocs et capter tour à tour différents relais de croissance. En 2025, on peut s’attendre à des performances très hétérogènes selon les zones géographiques, les styles de gestion et les segments de marché, ce qui renforce l’importance de diversifier.

Les fonds diversifiés présentent toutefois quelques inconvénients :

  • Une gestion standardisée qui n’est pas nécessairement personnalisée au profil de chaque investisseur.

  • Des allocations parfois trop consensuelles, avec peu de prises de conviction ou de timing de cycles.

  • Un cumul de frais lorsque le fonds investit lui-même dans d’autres fonds spécialisés, entamant la performance nette.

Malgré ces limites, la gestion diversifiée constitue généralement la colonne vertébrale d’un portefeuille patrimonial équilibré. Elle permet de s’exposer à plusieurs moteurs de performance tout en lissant la volatilité globale et en gérant les risques systémiques. Attention toutefois : la diversification ne doit pas être le résultat d’une indécision ou d’une absence de convictions. Il est essentiel d’anticiper les corrélations entre classes d’actifs afin de ne pas annuler les performances mais au contraire de générer de la valeur sur le long terme en combinant des actifs dont les comportements diffèrent.

Les matières premières

L’or

L’or est traditionnellement considéré comme une valeur refuge. Il a la capacité de préserver le pouvoir d’achat en période d’inflation ou d’instabilité géopolitique, ce qui en fait un actif à part dans une allocation patrimoniale. Ces dernières années, il a retrouvé un rôle dans de nombreux portefeuilles, soutenu par la demande institutionnelle, les tensions internationales et une certaine défiance envers les monnaies fiduciaires.

L’or a connu des performances très contrastées selon les périodes. Après un envol dans les années inflationnistes 1970-1980, son rendement a été décevant dans les années 1990, avant de rebondir fortement dans les années 2000 durant la crise financière. Il a ensuite connu des phases d’euphorie liées au retour de l’inflation et aux tensions géopolitiques de la fin des années 2010.

Les principaux facteurs influençant le cours de l’or sont :

  • Les taux d’intérêt réels (taux nominaux diminués de l’inflation). C’est le principal «  concurrent » de l’or en termes de rendement relatif.

  • Le dollar américain : une appréciation du dollar rend l’extraction d’or plus rentable (en monnaie locale) et incite à accroître l’offre, ce qui tend à faire reculer le cours de l’or.

  • Les réserves de change officielles : les achats ou ventes d’or par les banques centrales (constitution de réserves) peuvent soutenir ou peser sur le marché.

  • La bijouterie et la demande industrielle, des composantes stables qui ne constituent pas un facteur de variation majeur à court terme (la demande pour ces usages évoluant lentement).

  • La confiance dans le système monétaire : une défiance croissante envers les monnaies et le système financier traditionnel (phénomène qui a aussi favorisé les cryptomonnaies) renforce l’attrait de l’or, bien que cet aspect soit difficile à quantifier.

L’or a l’avantage d’afficher une faible corrélation avec les actifs financiers traditionnels, ce qui en fait un bon outil de diversification. Toutefois, il n’est pas exempt de risques. Il comporte d’abord un risque d’opportunité : il ne génère pas de rendement intrinsèque (pas de coupons ni dividendes) et peut donc « coûter » en rendement relatif si les taux d’intérêt réels remontent fortement. L’or doit moins être envisagé comme un actif de performance que comme un outil de stabilité et de couverture contre les risques extrêmes.

Enfin, s’il est malaisé de parler de « juste valeur » pour un métal précieux, on peut noter que les cours actuels élevés incitent à la relance de la production et à l’ouverture de nouvelles mines.

Investir dans l’or physique n’est pas toujours simple, car la réglementation européenne impose une certaine diversification aux fonds. Un moyen détourné consiste à investir dans les actions de sociétés minières aurifères, qui évoluent en partie comme l’or.

Il faut également tenir compte des coûts de transaction et de conservation de l’or, ainsi que des questions de sécurité.

 

Les autres matières premières

En dehors de l’or, les matières premières regroupent l’ensemble des ressources physiques négociées sur les marchés mondiaux : l’énergie (pétrole, gaz), les métaux (cuivre, fer, métaux précieux, etc.), et les produits agricoles (blé, maïs, etc.). Elles jouent un rôle stratégique dans l’allocation d’actifs, notamment en période d’inflation, de tensions géopolitiques ou de déséquilibre entre offre et demande.

Les matières premières ont connu des cycles très contrastés. Se sont succédées une forte phase haussière dans les années 2000 portée par la demande chinoise, puis une phase baissière dans les années 2010 due à la surproduction, et enfin un rebond post-Covid sur fond de tensions énergétiques et géopolitiques (crise ukrainienne).

Sur le long terme, les performances moyennes des matières premières sont hétérogènes selon les sous-segments, et la classe d’actifs se caractérise par une forte volatilité ainsi qu’une corrélation assez cyclique avec les marchés actions (hausse en phase d’expansion économique, et baisse en récession). Pour ces raisons, les matières premières représentent un outil de diversification imparfait : il est généralement conseillé de les utiliser de façon plus tactique que structurelle dans un portefeuille.

Le private equity

Le private equity, ou capital-investissement, consiste à investir dans des entreprises non cotées en bourse. Historiquement réservée aux investisseurs professionnels, cette classe d’actifs s’ouvre progressivement aux particuliers via des fonds spécialisés.

Le private equity présente plusieurs particularités :

  • Faible corrélation avec les marchés boursiers côtés, ce qui peut apporter de la diversification.

  • Performances élevées sur le long terme : sur les 20 dernières années, le capital-investissement a généré des rendements annuels nets très élevés, grâce à plusieurs facteurs (restructurations, effet de levier via la dette, investissement dans des sociétés plus petites ou en forte croissance, accompagnement actif des entreprises non cotées).

  • Forte dispersion des performances entre les différents fonds et sociétés de gestion.

  • Liquidité très faible : l’argent investi est immobilisé sur de longues durées (souvent 8–10 ans minimum).

  • Frais de gestion élevés, qui pèsent sur le rendement net.

Après des années de forte croissance, le secteur a connu un net ralentissement des levées de fonds en 2023-2024 auprès des investisseurs institutionnels. Parallèlement, les voies de sortie des investissements existants se sont réduites : la Bourse ou les industriels n’ont pas pu absorber le flux de cessions des participations détenues par les fonds de private equity. Des fonds de continuation (permettant aux fonds de prolonger la durée de détention de certains actifs) se sont développés pour apporter de la liquidité aux investisseurs en attente de sortie, mais cela ne fait que retarder les cessions nécessaires.

Le capital-investissement recouvre une grande variété de stratégies et de situations d’entreprises : LBO (rachat avec effet de levier de sociétés matures), venture capital (capital-risque dans des start-up), growth capital (capital développement), dette privée…, dans différentes zones géographiques. Il existe parfois des incitations fiscales (comme les FCPI en France pour investir dans l’innovation), mais la fiscalité ne devrait jamais être la motivation principale d’un investissement, et le choix des véhicules doit se faire avant tout sur la qualité de la gestion.

Aujourd’hui, les valorisations des nouvelles opérations de private equity sont plus modérées qu’il y a quelques années, et les sociétés de gestion se montrent plus sélectives, en privilégiant la rentabilité, l’innovation, la résilience aux cycles économiques et l’impact environnemental/sociétal des entreprises ciblées.

Investir en private equity reste néanmoins complexe pour un particulier : les tickets d’entrée sont parfois élevés et l’accès se fait souvent via des fonds de fonds qui ajoutent une couche de frais. Certaines stratégies, comme le secondaire (rachats de parts de fonds existants en cours de vie) ou la dette privée, offrent des horizons plus courts et peuvent être plus accessibles. À noter aussi, les fonds de private equity (tout comme certaines stratégies immobilières spécifiques) peuvent constituer pour des dirigeants cédant leur société une solution de réinvestissement permettant d’alléger la fiscalité de la plus-value tout en finançant de nouvelles entreprises.

Le private equity s’adresse donc à des investisseurs disposant d’un horizon long terme (8 ans et plus), d’une tolérance au risque élevée, et capables d’immobiliser une partie de leur capital sur la durée. Il est important de diversifier ses investissements en capital-investissement dans le temps (diversifier les « millésimes ») et entre différentes sociétés de gestion. La capacité d’une société de gestion à accéder aux meilleures investissements et à bien accompagner les dirigeants dans la durée est clé pour la performance. En revanche, les performances passées d’un fonds ont une portée prédictive limitée, compte tenu de la longue durée de vie des fonds précédents et du poids parfois déterminant de quelques participations dans le bilan final.

À noter que certains véhicules de private equity sont désormais accessibles au grand public via des enveloppes telles que l’assurance-vie, le Plan Épargne Retraite (PER) ou même en compte-titres ordinaire, ce qui démocratise progressivement cette classe d’actifs.

 

La gestion alternative

La gestion alternative regroupe un ensemble de stratégies de gestion peu corrélées aux marchés traditionnels, souvent sous-représentées dans les portefeuilles patrimoniaux. L’objectif de ces fonds est de générer de la performance de façon indépendante des tendances de. On y retrouve notamment :

  • Long/Short Equity : achat d’actions jugées sous-évaluées et vente à découvert d’actions jugées surévaluées.

  • Arbitrage de fusion-acquisition (merger arbitrage) : profiter des écarts entre le cours de bourse d’une entreprise cible et le prix proposé lors d’une fusion/acquisition.

  • Stratégies quantitatives : utilisation de modèles mathématiques pour arbitrer certaines anomalies ou suivre une tendance à partir de signaux.

  • Global macro :  prises de position sur les grandes classes d’actifs (taux, devises, indices…) en fonction de scénarios macroéconomiques.

Ces stratégies n’ont pas vocation à battre un indice actions en phase haussière, mais plutôt à offrir une performance régulière avec une faible corrélation aux classes d’actifs traditionnelles.

La stratégie Long/Short Equity est l’une des composantes majeures de la gestion alternative. Elle consiste, comme évoqué, à prendre des positions longues sur des actions jugées sous-valorisées et des positions courtes sur des titres considérés surévalués, dans le but de générer de la performance quel que soit le sens du marché.

La stratégie d’arbitrage de fusions-acquisitions fait partie des styles les moins risqués de l’alternatif (et souvent moins volatils). Le principal risque est qu’une opération de rachat échoue (le régulateur s’y oppose, ou l’acquéreur renonce), faisant retomber le cours de la cible. Ces évènements sont rares mais évidemment redoutés, d’où la nécessité pour le gérant de bien diversifier ses positions.

La forte dispersion des valorisations et des performances entre zones géographiques, secteurs ou styles d’investissement, de même que des cycles de politique monétaire très différents selon les pays, créent en 2025 un terreau favorable aux stratégies alternatives.

En effet, les fonds alternatifs peuvent trouver des opportunités de performance quelle que soit la configuration de marché. Dans un contexte très incertain, ils constituent une brique précieuse, soit en allocation structurelle de portefeuille, soit pour placer une trésorerie en attente d’opportunités sur des investissements plus directionnels. La clé, plus encore que dans d’autres classes d’actifs, est la diversification entre plusieurs fonds et approches, en raison de l’hétérogénéité des performances selon les gérants et les stratégies.

Les fonds alternatifs au format UCITS (norme européenne) offrent aujourd’hui une bonne accessibilité : ils respectent un cadre réglementaire strict et bénéficient d’une liquidité régulière. On peut les intégrer dans des contrats d’assurance-vie ou des comptes-titres, ce qui facilite leur adoption par les investisseurs particuliers.

L'immobilier

L’immobilier en direct

L’immobilier reste une classe d’actifs essentielle dans les stratégies patrimoniales de long terme. Un investissement immobilier bien choisi offre un potentiel de valorisation du capital, un rendement régulier (loyers), une protection partielle contre l’inflation (les loyers peuvent être indexés), et parfois des avantages fiscaux.

La difficulté, pour un particulier, est d’évaluer correctement le potentiel de gain réel d’un investissement immobilier, car de très nombreux critères entrent en jeu et peuvent en impacter la rentabilité. Parmi les facteurs à considérer, on peut citer :

  • Coûts d’entrée et de sortie : frais d’achat (agence, notaire, éventuels droits de mutation) et frais de revente.

  • Caractéristiques intrinsèques du bien : qualité de l’emplacement et de la construction, architecture, performance énergétique (diagnostic thermique), besoins éventuels de travaux de rénovation, présence ou non de meubles (location meublée).

  • Gestion et occupation : taux de vacance locative potentiel, conditions de sortie (revente du bien, ou transmission à titre gratuit aux héritiers).

  • Régime fiscal : fiscalité des loyers (régime des revenus fonciers, statut de loueur meublé, location saisonnière, dispositifs de défiscalisation…), complexité des obligations déclaratives, fiscalité à la revente (plus-value avec abattements selon la durée de détention), structure d’investissement (détention en direct ou via une société civile soumise à l’impôt sur le revenu ou sur les sociétés, avec des conséquences différentes sur l’imposition de la plus-value).

  • Financement : mode de financement (recours à l’emprunt et coût du crédit), hypothèses de revalorisation des loyers et du prix du bien, possibilité d’achat en nue-propriété (découpage usufruit/nue-propriété pour optimiser le rendement, la fiscalité et la gestion au quotidien).

  • Coûts récurrents : frais de gestion locative, assurance propriétaire, taxe foncière, coûts d’entretien courant, dépenses de copropriété, coûts de mise aux normes (par exemple rénovation énergétique obligatoire).

L’ensemble de ces critères impacte le calcul de la rentabilité nette, qui doit être comparée à celle d’un placement financier liquide après fiscalité (par exemple, la flat tax de 30% sur les revenus financiers ou la fiscalité particulière de l’assurance-vie, qui dépendent aussi de la durée de détention, de la date d’ouverture du contrat…). Bref, la décision d’investissement immobilier ne se résume pas à parier sur une hausse du prix du m² : c’est un calcul global rendement/risque/fiscalité à mener.

En 2025, après une période de turbulences marquée par la remontée des taux d’intérêt et des corrections de prix immobiliers (plus ou moins marquées selon les régions et les types de biens), le secteur aborde un nouveau cycle. Ce cycle s’annonce plus sélectif et différencié selon les segments.

En tant que marché très localisé, l’immobilier en direct est fortement influencé par la fiscalité locale. En France par exemple, de nouvelles règles sur la location meublée (abattement forfaitaire réduit et réintégration d’une partie des amortissements dans le calcul de la plus-value) ainsi que la fin du dispositif Pinel obligent à repenser les critères d’investissement locatif.

Sur les 30 dernières années, l’immobilier d’investissement (résidentiel, bureaux, commerces, logistique) a généré des rendements confortables, légèrement inférieurs à ceux des actions mais avec une volatilité bien plus faible et une corrélation modérée avec les marchés financiers. En d’autres termes, le manque de liquidité de l’immobilier a été récompensé par le marché.

Ces dernières années, on a assisté à une baisse de la valorisation de nombreux actifs, en particulier les bureaux tertiaires mal situés ou énergivores, délaissés par les investisseurs. En revanche, certains segments montrent une forte résilience voire un regain d’intérêt : la logistique (entrepôts pour l’e-commerce par exemple), le résidentiel géré (résidences étudiantes, seniors), la santé (cliniques, EHPAD) ou l’hôtellerie haut de gamme.

Les taux d’emprunt immobiliers restent assez volatils, ce qui incite de nombreux acquéreurs potentiels à l’attentisme. Pourtant, il ne faut pas perdre de vue que la baisse des taux se traduit généralement par une hausse du prix des biens immobiliers (les acheteurs étant alors en mesure de payer plus cher avec le même budget mensuel). Autrement dit, attendre une hypothétique décrue des taux pour investir peut faire manquer la reprise du marché immobilier qui l’accompagne généralement.

De nombreux véhicules d’investissement permettent d’investir en immobilier sans acheter directement un bien : les SCPI, les OPCI, les foncières cotées en Bourse, les club deals… Si investir en direct peut paraître fastidieux, il peut aussi être délégué intégralement et offrir une rentabilité attrayante. En contrepartie, l’investissement direct dans un seul bien comporte un risque de concentration très élevé comparé à une SCPI qui mutualise un grand nombre d’actifs immobiliers.

 

Les SCPI

Les SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier) sont des véhicules d’investissement collectif en immobilier, principalement tertiaire (bureaux, commerces, entrepôts logistiques, santé), mais parfois résidentiel. Elles permettent à des épargnants d’accéder à des rendements locatifs réguliers tout en mutualisant les risques (diversification sur de nombreux biens) et en déléguant la gestion à des professionnels.

En 2025, les SCPI doivent composer avec un nouveau paradigme immobilier : des taux d’intérêt plus élevés qu’au cours de la dernière décennie, une fiscalité mouvante, la concurrence d’un marché obligataire redevenu attractif, et une pression accrue pour la rénovation environnementale du parc immobilier.

Les SCPI peuvent être souscrites via un contrat d’assurance-vie, ce qui offre une meilleure liquidité (c’est l’assureur qui assure la contrepartie en cas de retrait) et un cadre fiscal avantageux, mais avec des frais un peu plus élevés qu’en direct.

Il faut être sélectif dans le choix des SCPI, car leurs performances sont inégales. En particulier, la valeur de retrait des parts (le prix auquel un investisseur peut sortir) peut varier et certaines SCPI ont connu récemment des ajustements à la baisse. La qualité de la gestion, l’année de lancement du fonds (le millésime), la stratégie d’investissement (quels types de biens, quelles zones géographiques), et le niveau des frais (souvent élevés) sont des critères primordiaux à examiner avant d’investir.

Les « club deal » immobiliers

Le club deal immobilier est une structure d’investissement collectif où plusieurs investisseurs privés s’associent pour financer un ou plusieurs projets immobiliers, souvent de grande taille (immeuble de bureaux, hôtellerie…).

Contrairement aux SCPI, l’opération se constitue de manière ponctuelle, sur un actif précis, avec une durée de détention connue dès le départ.

Concrètement, une société est créée spécifiquement pour porter le projet. Chaque investisseur souscrit soit au capital soit dans des obligations qui versent un coupon fixe.

Le porteur de projet (souvent un opérateur immobilier) organise l’opération, assure le suivi et la revente.

Ce type de montage permet à des particuliers de co-investir comme des professionnels sur des opérations inaccessibles individuellement (ticket d’entrée d’un immeuble, par exemple) et avec des rendements plus élevés que les SCPI. L’autre avantage est la durée qui peut être beaucoup plus courte qu’un placement immobilier en direct.

La fiscalité est alors différente, s’il s’agit d’obligations. L’investisseur sera assujetti à la flat tax (sur les coupons et la plus-value, ou bien à son taux marginal d’imposition s’il le souhaite) et l’investissement n’entre pas dans l’assiette de l’IFI.

En revanche, l’investissement n’est pas aussi diversifié qu’une SCPI et comporte, en cela, davantage de risque. Il y a aussi un risque de marché si la revente est retardée ou si le marché baisse.

La sélection et l’expérience du partenaire immobilier sont essentiels. Le montage financier est censé apporter un coussin de sécurité afin que le point-mort, en-dessous duquel le capital de l’épargnant peut être entamé, soit bien en dessous du prix attendu de revente.

Enfin, le ticket d’entrée est souvent élevé et s’adresse aux Family Office ou aux profils fortunés, mais les conseillers en gestion de patrimoine permettent d’investir des montants très accessibles.

Les cryptomonnaies

Les cryptomonnaies forment une classe d’actifs émergente, à la fois technologique et spéculative, et désormais partiellement institutionnalisée. Après une décennie (2010-2020) de croissance explosive, ponctuée de cycles extrêmes de bulles et de krachs, les crypto-actifs commencent à intégrer progressivement les stratégies de diversification de certains investisseurs.

L’adoption institutionnelle progresse, en témoignent l’émergence de produits réglementés (ETF Bitcoin), le développement de services de conservation agréés, ou la mise sous surveillance accrue des grandes plateformes par les autorités. Toutefois, malgré cette normalisation partielle, les risques liés aux cryptomonnaies restent très élevés. Leur valeur repose exclusivement sur la confiance et le prix que les investisseurs acceptent de leur attribuer, sans actif sous-jacent ou flux de revenus tangibles pour servir de référence.

Il est extrêmement délicat de formuler des perspectives sur les cryptos tant les forces en présence sont complexes. Certains investisseurs sont attirés par le Bitcoin par défiance vis-à-vis du système financier traditionnel ou par recherche d’anonymat, d’autres souhaitent participer à une tendance spéculative. Il n’est pas approprié de parler de bulle car cela suppose un écart par rapport à une valeur fondamentale, or le Bitcoin n’a pas vraiment de valeur fondamentale calculable, contrairement à l’or ou même aux bulbes de tulipe de la célèbre Tulipomanie néerlandaise du XVIIe siècle. Certes, comme l’or, le Bitcoin a un coût d’extraction (coût de minage), mais celui-ci est défini de manière arbitraire par un protocole informatique plutôt que par des facteurs économiques concrets.

Les cryptomonnaies offraient jusqu’ici une relative décorrélation vis-à-vis des autres classes d’actifs, mais on observe qu’une certaine corrélation tend à s’établir avec les actifs risqués. Le déséquilibre structurel entre une offre limitée (notamment pour le Bitcoin dont la création est plafonnée dans le code) et une demande potentiellement en croissance (via notamment l’arrivée de nouveaux ETF qui en facilitent l’accès) joue en faveur d’une appréciation du Bitcoin sur le long terme. Mais cela s’accompagne d’une visibilité quasi inexistante et d’un risque très élevé (volatilité, risque réglementaire ou technologiques). Enfin, les coûts de transaction et les risques liés à la conservation (piratage, perte des clés d’accès) sont des aspects pratiques à ne pas négliger pour qui souhaite investir dans cet univers.

Les devises

Les devises jouent un rôle central dans la performance des portefeuilles internationaux, car elles influencent la valeur en euro (ou en dollar) des actifs libellés en monnaie étrangère. Les fluctuations de change peuvent ainsi constituer à la fois une source de performance, de diversification, et un facteur de volatilité ou de stabilisation.

Les devises peuvent agir comme un risque supplémentaire ou comme une couverture naturelle dans certains cas (en période de crise boursière, le dollar a tendance historique à s’apprécier, ce qui compense souvent une partie des pertes sur actions internationales pour un investisseur européen). Cependant, le contexte actuel pourrait remettre en question certaines de ces habitudes : la nouvelle administration américaine affiche sa volonté de doper la compétitivité de leurs entreprises, même si cela implique d’abandonner la politique du dollar fort. Historiquement, les États-Unis ont généralement défendu un dollar robuste, à la fois pour préserver le pouvoir d’achat du consommateur américain et pour financer aisément leur déficit commercial et budgétaire grâce à l’afflux de capitaux étrangers. Aujourd’hui, Donald Trump met en œuvre sa politique de hausse des droits de douane et son équipe e campagne s’est clairement prononcée en défaveur du dollar fort. Cela introduit une incertitude sur le comportement du billet vert comme valeur refuge traditionnelle.

Certaines devises sont historiquement perçues comme des refuges en temps de crise : le dollar américain justement, mais aussi le franc suisse, le yen japonais dans une certaine mesure. D’autres, comme le yuan chinois ou la plupart des devises émergentes, sont plus volatiles mais peuvent offrir un potentiel d’appréciation intéressant sur le long terme si les pays concernés renforcent leurs fondamentaux économiques.

Les devises émergentes constituent un univers complexe, avec des fondamentaux très diversifiés : certaines monnaies profitent de la hausse des matières premières tandis que d’autres restent vulnérables à des chocs politiques ou monétaires. On peut les aborder via des stratégies spécifiques, par exemple en les couplant à de la dette émergente locale.

Les actifs réels

Les actifs réels regroupent des investissements tangibles et de long terme, souvent décorrélés des marchés financiers traditionnels. Ils peuvent apporter stabilité et diversification, tout en comportant leurs propres contraintes de liquidité et de gestion. Parmi les actifs réels prisés en diversification patrimoniale, on trouve notamment les forêts et l’art.

Les forêts

L’investissement forestier, longtemps confidentiel et réservé à un patrimoine familial, suscite un intérêt croissant en raison de ses qualités de diversification, de stabilité et de durabilité. Détenir des forêts, que ce soit en direct ou via des groupements forestiers, c’est posséder un actif tangible défensif : historiquement, la forêt résiste bien à l’inflation et offre une valeur environnementale évidente à l’heure de la transition écologique (puits de carbone, préservation de la biodiversité).

L’attrait fiscal joue également un grand rôle : en France, les forêts bénéficient d’un abattement de 75% sur leur valeur taxable en cas de transmission (donation/succession), l’investissement donne droit à une réduction d’impôt sur le revenu, les revenus tirés de la vente de bois sont très peu fiscalisés, et le traitement est favorable au regard de l’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI). Toutes ces incitations font de la forêt un outil de transmission patrimoniale intéressant.

En contrepartie, le rendement financier courant d’une forêt est modeste et, surtout, l’investissement est de très long terme et très peu liquide

Il est possible d’investir via des groupements forestiers ou des fonds spécialisés, ce qui apporte une gestion professionnelle ainsi qu’une diversification géographique pour atténuer les risques locaux (incendies, tempêtes, maladies). Enfin, au-delà de l’aspect financier, investir dans la forêt permet de donner du sens à son patrimoine en soutenant des actifs durables et bénéfiques pour l’environnement.

 

L’art

L’investissement dans l’art, longtemps réservé aux collectionneurs et passionnés, tend de plus en plus à être considéré comme une classe d’actifs à part entière. Au-delà du plaisir esthétique et culturel qu’il procure, l’art peut jouer un rôle de diversification patrimoniale, avec un potentiel de valorisation à long terme pour certaines œuvres.

L’art présente une faible corrélation avec les marchés financiers. Les performances sont très hétérogènes selon les artistes et les œuvres, et la volatilité apparente est faible… en partie grâce à l’illiquidité du marché (les prix ne bougent que lorsqu’une œuvre se vend. Une collection d’art peut également constituer une réserve de valeur et une protection partielle contre l’inflation, voire contre les risques de saisie financière pour les plus inquiets (l’art échappe aux aléas bancaires, mais pas aux impôts toutefois).

Le marché de l’art bénéficie de l’essor des plateformes digitales de vente, de base de données de cotations transparentes, et de l’intérêt de nouveaux investisseurs en quête de diversification tangible. Les œuvres de très grande qualité muséale, les artistes établis à la cote solide et certaines signatures émergentes à fort potentiel sont particulièrement recherchées. Il faut garder à l’esprit qu’il s’agit d’une classe d’actifs très émotionnelle : on investit d’abord par passion. D’un point de vue purement financier, mieux vaut se faire accompagner par des experts (galeries reconnues, maisons de vente, commissaires-priseurs), privilégier toujours la qualité à la seule spéculation, et bien assurer ainsi que conserver dans de bonnes conditions les pièces acquises.

Les produits structurés

Les produits structurés sont des instruments financiers élaborés combinant plusieurs composants (obligations, dérivés, indices, actions…) afin d’offrir un profil rendement/risque spécifique, souvent conditionnel. L’idée est de construire un produit « sur mesure » répondant à un scénario ou un objectif particulier (par exemple, obtenir un coupon annuel tant que le marché actions ne baisse pas de plus de x%).

Concrètement, le fonctionnement repose sur la combinaison de deux volets : d’une part, une composante de capital sécurisé (par exemple une obligation ou un dépôt qui garantira le remboursement d’une grande partie du capital à l’échéance) ; d’autre part, une composante conditionnelle liée aux marchés (un instrument dérivé, comme une option, qui procurera un rendement additionnel en fonction de la réalisation ou non d’une condition de marché choisie).

En pratique, l’investisseur reçoit généralement un coupon (intérêt) pendant plusieurs années tant que certaines conditions prédéfinies sont respectées. À l’échéance, deux cas se présentent : soit le capital est intégralement remboursé (si les conditions de protection sont respectées), soit il peut y avoir une perte en capital au-delà d’un certain seuil de baisse du sous-jacent. Ces produits sont très souvent remboursés, capital et coupon, avant l’échéance.

Les produits structurés disponibles sur le marché sont très variés et doivent être sélectionnés avec soin, puis diversifiés entre eux. Parmi les structures les plus répandues, on trouve par exemple :

  • Autocalls : produits pouvant rembourser par anticipation à dates fixes si certaines conditions sont réunies, avec versement de coupons.

  • Produits à barrière : offrent une protection du capital jusqu’à un certain seuil de baisse du sous-jacent.

  • Produits à effet mémoire : si un coupon conditionnel n’a pas pu être versé à une date, il n’est pas perdu mais sera payé rétroactivement dès que la condition sera de nouveau remplie.

Les rendements proposés par les structurés peuvent être très attrayants dans le contexte de marchés volatils. Néanmoins, ils nécessitent d’être parfaitement pour bien comprendre les scénarios de gain et de perte possibles. Il faut notamment anticiper l’impact des évolutions du sous-jacent.

 

L’année 2025 est marquée par de profonds changements économiques et financiers. Dans un tel environnement, une allocation stratégique diversifiée et flexible est plus que jamais de mise. Chaque classe d’actifs (actions, obligations, actifs tangibles…) apporte ses atouts et ses risques propres. Le rôle du conseiller est d’aider à combiner judicieusement ces composantes en fonction du profil et des objectifs de l’investisseur, afin de construire un portefeuille résilient et performant sur le long terme, quelles que soient les incertitudes à court terme.